vendredi 11 mai 2018

Avenue Malakoff :: bakoukader@yahoo.fr !!!


Ne l’appelez plus «café Malakoff » !

Le «café Malakoff» de la Basse-Casbah à Alger est connu pour avoir été un bastion de la musique chaâbie et un temple de son «Cardinal», El Hadj M’hamed El Anka. Beaucoup pensent que «Malakoff» est le nom d’un écrivain, savant ou personnalité russe. 


Le bâtiment où se trouve le «café Malakoff» était, à l’origine, un hôtel construit par les Français après leur destruction de la plus grande partie de ce quartier de la Casbah. Sur une plaque est visible jusqu'à aujourd’hui : «Hôtel et galeries du Duc de Malakoff, 1862».
Le Duc de Malakoff n’est autre que le militaire français Aimable Jean Jacques Pélissier, né le 6 novembre 1794 à Maromme, en France, et mort le 22 mai 1864 à Alger. Cet artilleur de formation a participé à la conquête de l’Algérie. Ses «hauts faits d’armes», notamment les tristement célèbres enfumades du Dahra lui valurent le grade de général de division. Il participera ensuite à la guerre de Crimée qui avait opposé la Russie à la France, la Grande-Bretagne, l’Empire ottoman et le Royaume de Sardaigne. Appelé donc en Crimée pour y prendre le commandement en chef des troupes françaises, Pélissier est fait maréchal de France après la chute de Sébastopol, le 12 septembre 1855, après un siège de onze mois.
Dans ses Récits de Sébastopol, Léon Tolstoï a détaillé ce meurtrier siège avec un style mêlant le reportage et la fiction. La bataille de Malakoff (8 septembre 1855) fut l'affrontement décisif du siège de Sébastopol. La victoire française sur cette colline contre les défenseurs russes entraîna la chute de la ville. Titré duc de Malakoff en récompense de cette victoire, Pélissier sera nommé gouverneur général de l’Algérie en 1860. Il meurt dans l'exercice de ses fonctions à Alger, le 22 mai 1864, d’une congestion cérébrale.
On n’a plus envie d’appeler cet ancien café du chaâbi de la Basse Casbah «café Malakoff» !

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