Hamid Ali
Bouacida,
le journaliste, l’ami,
n’est plus
Comme c’est dur de parler d’un être cher au passé. Hamid Ali Bouacida, un grand humaniste, un journaliste, une plume, un écrivain hors-pair comme on n’en fera plus, nous a quittés pour un monde meilleur. Il s’en est allé après avoir lutté contre la maladie, en silence, sans jamais se plaindre. Il en parlait avec beaucoup de philosophie, comme en témoignent ses proches et son épouse, Samia, qu’il appelait affectueusement Samo, et qui l’a accompagné jusqu’à son dernier souffle avec un courage et un amour indéfectibles qui suscitent l’admiration de toutes celles et ceux qui la connaissent. En voulant prendre de ses nouvelles, il répondait avec son sourire légendaire : «Je vais comme les grands malades.»
Hamid ne nous abreuvera plus de ses succulents écrits dont nous nous délections tout en apprenant. Il était de cette trempe d’hommes de lettres qui savaient manier le verbe tout en restant positif.
Il rejetait toute forme de dénigrement, lui qui était d’une modestie dont se caractérisent les érudits.
L’écriture, il en a fait sa passion. Il a écrit jusqu’à ce que ses doigts n’aient plus la force de taper sur les touches de son ordinateur. Ainsi, le 16 avril, journée du savoir, il a dérogé à la règle.
Il n’a pas pu rédiger lui-même, comme chaque année, un poème à sa fille Neila qu’il chérissait tant. Mais il a fait un point d’honneur à ne pas l’en priver. Il le lui a dicté. Elle l’a retranscrit de ses mains fluettes sur une page de cahier qu’elle garde précieusement.
A 13 ans, il lui a inculqué l’amour de la prose. Une poétesse en herbe qui est allée à la bonne école et, qui sait, prendra peut-être la relève ? Il aura laissé sa merveilleuse empreinte. «Je sais que papa est parti au paradis, mais il est toujours présent dans nos cœurs.» Hamid avait cette chance d’avoir une famille merveilleuse, soudée. Des sœurs, des frères, des beaux-frères, des belles-sœurs, des cousins, des cousines, des nièces, des neveux, sortis des grandes écoles, qui lui vouaient un amour et une admiration incommensurables. En bâtissant sa maison qu’il voulait spacieuse, il désirait les réunir tous. Il disait à Zakia, sa sœur , sa confidente et non moins sosie : «Mon rêve, c’est d’achever ma maison et d’y habiter, ne serait-ce qu’une nuit, ensuite je suis prêt à partir.» Il faut croire que le bon Dieu a écouté ses prières. Hamid, Samo, Neila et son fils aîné Khaled dont il était fier ont franchi le seuil de leur nouvelle demeure, cela fait un mois. Une maison aussi chaleureuse qu’eux. Il disait à sa femme : «tu vois, je te l’ai construite.»
Sa famille et sa belle-famille étaient là, à ses côtés, jusqu’à la fin, comme il l’avait désiré. Ses amis, ses proches venus de loin le pleurent. Parmi cette foule nombreuse, le ministre de la Communication a tenu à rendre hommage au grand journaliste. Une perte pour la corporation, c’est peu dire. Et comme il l’avait souhaité, il fut enterré à quelques mètres de sa maison.
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