Meriem Bouatoura
tombée en martyr
Elle est parmi les femmes qui ont le plus marqué l’histoire de ce que certains spécialistes appellent «La bataille de Constantine».
Meriem Bouatoura ne savait pas qu’en choisissant de quitter le maquis
pour rejoindre le réseau des fidayine dans la ville de Constantine, elle allait
connaître une fin héroïque. Née le 17 janvier 1938 à N’gaous, (actuelle wilaya
de Batna) dans une famille de propriétaires terriens, Meriem Bouatoura,
surnommée Yasmina, fréquente l’école de son village natal, avant de s’installer
en 1948 avec sa famille à Sétif où son père ouvre un commerce de vêtements.
Brillante élève, elle rejoint le lycée Eugène Albertini (actuel Mohamed
Kerouani) grâce à l’encouragement de son père. C’est dans ce milieu qu’elle
s’engage dans le militantisme et décide de monter au maquis en réponse à
l’appel de grève du 19 mai 1956.
En décembre de la même année, elle fera partie avec d’autres jeunes
filles dans la wilaya II historique du premier groupe d’assistantes et
d’infirmières de l’ALN dirigé par le Dr Lamine Khane. En 1960, elle demande
d’intégrer les rangs de la guérilla urbaine à Constantine.
Elle obtient l’autorisation de Si Messaoud Boudjeriou, premier
responsable militaire de cette région. Elle rejoint ainsi le groupe de Slimane
Daoudi, plus connu par Hamlaoui et prend part à plusieurs opérations contre les
services de la police et de l’armée françaises. L’échec de la liquidation d’un
traître finira mal.
Hamlaoui et Meriem seront identifiés avec deux autres fidayine. Dans la
nuit de mardi 7 juin 1960, un renseignement est parvenu aux autorités
françaises sur la présence d’un groupe de membres du FLN, parmi lesquels se
trouvait une femme, au premier étage d’un immeuble situé près de la rue Caraman
(actuelle rue Didouche Mourad).
Il s’agit de Hamlaoui, Meriem Bouatoura, Bachir Bourghoud et Mohamed
Kechoud, membres respectivement des régions de Bab El Kantara et Sidi Mabrouk de la zone 5. Un important contingent des forces de l’ordre a été déployé.
Toute la zone a été bouclée.
Le groupe de Hamlaoui, armé de deux pistolets mitrailleurs, quatre
pistolets automatiques et quelques grenades, a tenté de desserrer l’étau. Le
refuge sera attaqué au canon d’un char.
Lorsque l’assaut est mené le mercredi 8 juin vers 7h15, un violent
accrochage est entendu. On découvre les corps de Daoudi Slimane et de Meriem
Bouatoura, alors que Bachir Bourghoud et Mohamed Kechoud, gravement blessés ont
été capturés. Meriem Bouatoura, atteinte d’un obus est tombée les armes à la
main. Elle avait à peine 22 ans.
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