mardi 24 mai 2022

Le Qanun…témoin des siècles, et narrateur des temps

Le Qanun, cet instrument noble de musique traditionnelle, témoin des siècles, présent aux premiers rangs des orchestres classiques de musiques savantes, représente la richesse du patrimoine culturel de nombreux pays, un narrateur des temps, dont les méthodes d'apprentissage sont simplifiées par le musicien passionné, Mohamed Saadaoui dans son ouvrage "Méthodes de Qanun", à paraître prochainement. 


Bien que son invention ait été attribuée au philosophe musulman d'origine perse, Abû Nasr Al-Fârâbî, le Qanun aurait existé bien avant, à l'époque de l'empire byzantin, où il était "très présent dans la musique savante profane", explique le maître-qanuni, avant d’ajouter qu'au Xe siècle, il figurait dans les contes des "Mille et une nuit". Introduit dans l'instrumentarium musical traditionnel algérien via la Tunisie vers 1835, le Qanun était encore absent dans l’orchestre de Sfindja, à la fin du XIXe siècle, pour le voir apparaître à l’époque de Larbi Bensari à Tlemcen au début du XXe siècle et bien après à Alger, grâce à Boudjemaâ Fergane. Instrument à cordes pincées de la famille des cithares sur table, le Qanun, souvent qualifié de "magique" et de "céleste", est utilisé dans le monde arabe, en Asie mineure et sur la rive sud de la Méditerranée. Cet instrument traditionnel a connu les premières transformations au XIXe siècle, avec l'introduction, par les "luthiers de l'Empire ottoman", de leviers ("mandal" en turc et "âorab" en arabe), à sa gauche près des chevilles, pour modifier la hauteur du son. De nos jours, le qanun présente une forme trapézoïdale et compte 78 cordes, avec une caisse de résonance en noyer, acajou ou en érable, à l'épaisseur variant selon les modèles de 3 à 10 centimètres. M.S

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