lundi 19 septembre 2022

Constantine, Cité antique de Tiddis : Reliques témoignant d’un passé florissant

C’est l’une des plus importantes découvertes archéologiques du siècle. la cité antique de «Tiddis», appelée autrefois «Ksentina El-Kdima» ou la ville des potiers, renferme une riche collection de reliques de plus de 3.000 ans d’histoire, en l’occurrence des transcriptions sur des objets en poterie, des sépultures mégalithiques, des dolmens, des réservoirs d’eau, des sépultures très évoluées, des machines utilisées dans l’industrie de la céramique, ainsi que des découvertes archéologiques très authentiques.


Tiddis est un site caractérisé par la particularité des nombreux objets découverts après des fouilles. Les objets trouvés sur les lieux confirment que le site était un espace civil qui permet de retracer le déroulement du mode de vie de la population des époques lointaines et de spécifier les activités et métiers artisanaux qui s’y pratiquaient. Les découvertes, comme les ornements et décorations en forme de colliers, la vaisselle en poterie, les sceaux gravés sur le bronze, démontrent l’évolution de l’homme qui a occupé les lieux. Tiddis n’est autre qu’une page ouverte sur l’histoire, qui permet de voyager à travers des siècles sans pour autant se déplacer. Situés à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Constantine, les vestiges de ce site sont dissimulés au cœur d’une montagne déserte, anciennement appelée Ras el dar ou encore la ville des saints, en relation avec les nombreuses grottes qui s’y trouvent.

Succession de civilisations

En visitant le site, on constate de multiples vestiges racontant dans un cadre pittoresque la succession des civilisations remontant à des périodes très anciennes; numide, libyque, punique, romaine et byzantine. Selon l’écrivain Toufik Bendaoud, auteur du livre «Constantine cité de l’air et des passions», le site archéologique de Tiddis a été modifié par les Romains qui l’ont aménagé selon leur système d’urbanisation. Cet auteur confirme que la cité faisait partie d’une couronne de Castella, villages fortifiés qui protégeaient le territoire de Cirta. Découverte en 1941 par l’archiviste paléographe André Bertheir, l’antique Castellum Tidditanorum renferme d’importants vestiges répartis sur une superficie globale de 42 hectares, et plus d’une trentaine d’hectares limitrophes ont été sondés et fouillés dans la commune de Beni H’midène.

Les recherches des archéologues certifient que Tiddis est un site qui marque la présence d’une vieille civilisation berbère à travers des inscriptions libyques et des symboles sur des pièces de poterie.
Selon le chercheur André Berthier, qui a consacré plus de trente ans de carrière au seul site de Tiddis, «la fabrication de la poterie fut l’activité principale de la cité à toutes les époques de son occupation». Cet archéologique confirme dans ses écrits que dans les monuments funéraires et les tombeaux à la périphérie de la ville, il a été trouvé des sépultures très évoluées avec un décor peint et des dessins représentant des bandes d’oiseaux et des danseurs très stylisés. Ces vestiges de grande valeur confirment le niveau d’instruction des populations qui ont occupé les lieux.

Une galerie du musée Cirta dédiée à la vie quotidienne à Tiddis

Compte tenu de l’importance des vestiges archéologiques de Tiddis, le musée public national de Cirta à Constantine a dédié une galerie à la vie quotidienne à Tiddis qui comprend trois vitrines, dont deux murales contenant des objets provenant des fouilles de Tiddis (poteries tournées peintes à décor local et quelques découvertes grecques). Comme elle est appelée la ville des potiers, une salle du musée contenant des objets utilisés dans la fabrication de la poterie (stylets, moules, polissoires) ainsi qu'un ensemble de supports utilisés pour cuire la poterie, lui est réservée. On trouve également des productions de poterie d’une très bonne facture, de couleur brique, et des canalisations portant le nom de la ville Tidditanorum. C. D.

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