samedi 19 novembre 2022

La pièce «El Djathum» présentée au TNA : Dénonciation du mariage forcé

La générale de la pièce «El Djathum», un mélodrame qui explore l’individu et met à nu les travers de la société, notamment le mariage forcé, a été présentée mardi soir au théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi devant un public nombreux.


Mise en scène par Abdelkader Azzouz, sur un texte original de Wafa Braham Chaoueche, la pièce veut éveiller les consciences sur des thématiques philosophiques; l’amour, le mariage forcé, le libre arbitre et la liberté. Cinq personnages représentant un microcosme social gravitent autour de Fouzia, campée par Nouara Berrah, placée au centre de toutes les tourmentes, là où tous les siens vont se croiser.

D’abord, sa mère (Wahiba Baâli), qui la force à prendre pour époux Si Sadek El Kbir (Ahmed Merzougui), riche notable, imbu de sa personne et de son statut social, utilisant sa richesse pour des objectifs sordides. Entre la réflexion, l’obligation de sauver sa peau et sa mère de la misère avec l’appui de sa voisine et la rébellion de la jeune fille contre le conservatisme et la soumission, les langues se délient et les conflits s’embrasent entre les personnages sur des tons coléreux qui passent en revue différents concepts philosophiques, comme la liberté et le droit coutumier sacré qui a longuement dicté sa loi lors des siècles précédents.

Tonnerre d’applaudissements

Le spectacle commence sur des notes poétiques avant que Si Sadek El Kbir annonce à Fouzia et sa mère la mort de son père. Père de plusieurs filles et d’un seul garçon prénommé Idir (Slimane Horo), bohémien joueur de flûte qui se trouve être le cousin de Fouzia, cette dernière fugue avec lui la nuit de ses noces et ils découvrent ensemble la dépouille de son père froidement assassiné. La pièce prend fin en apothéose de manière tragique, lorsque Fouzia tente de poignarder son bourreau et finit par tuer accidentellement son cousin et bien-aimé. la salle Mustapha- Kateb a été marquée par des tonnerres d’applaudissement à la fin de chaque acte et des éclats de rires aux répliques et aux jeux croustillants des comédiens, notamment la talentueuse Wahiba Baâli.

Signée Abdelkader Azzouz, la scénographie a mis en relief la culture amazighe et africaine à travers des tableaux chorégraphiques de haute facture et une musique du riche répertoire du vaste désert. Elle a restitué l'intérieur d’une maison qui renvoie au style architectural ancien, quelque part dans le Sahara, ce qui a permis aux comédiens de bien exploiter l’espace scénique. La densité du texte, favorisant des dialogues directs, a tenu le public nombreux en haleine dans un rythme ascendant et soutenu. K.B

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