Auteur de sept films, Hadj Abderrahmane a marqué le septième art algérien des années 1960 et 1970, avec l’incarnation du personnage de l’inspecteur Tahar aux côtés de Yahia Benmabrouk, alias l’apprenti.
Né en 1940 au quartier de Telemly à Alger-Centre, Hadj Abderrahmane passe une enfance très difficile dans un milieu pauvre à El-Harrach, à l’est d’Alger. Passionné de télévision et de cinéma, il intègre l’ex-RTA, quelques semaines après l’indépendance, pour vivre de près sa passion. D’abord, opérateur technique et caméraman, il passe à partir de 1967 de l’autre côté de l’objectif et gratifie les cinéphiles algériens de sept films d’anthologie.
La rencontre avec l’apprenti se fait sur les planches du Théâtre national algérien (TNA). Yahia Benmabrouk, membre de la troupe artistique du FLN, a un background théâtral, ce qui n’est pas le cas de Hadj Abderrahmane qui doit apprendre sur le tas afin d’assouvir sa passion de tous les arts du spectacle, y compris le théâtre. En sus des sketchs à la télévision et de comédies au théâtre, l’artiste frappe fort et se fait aimer par tous les Algériens, avec l’Inspecteur mène l'enquête, sorti en 1967. Il récidive un an plus tard avec deux films : la Souris et la Poursuite infernale.
En 1971, il tourne l’Auberge du pendu, sous la direction de Mustapha Badie, avant de signer, en 1973, un des films cultes du cinéma algérien, en l’occurrence les Vacances de l’inspecteur Tahar.
Inénarrable apprenti
Réalisé par Moussa Haddad, ce film met la barre haut et confirme l'âge d’or du grand écran algérien, où l'enquête menée par les deux policiers sur un homicide prémédité par un groupe de touristes anglais les mène d’Alger à Bou Saâda, en passant par Annaba, avant de gagner la Tunisie. Un road movie diffusé cette semaine sur la télévision algérienne et dont l’information a été aussitôt relayée par les réseaux sociaux. Les internautes ont commenté ne jamais se lasser des films de l’inspecteur Tahar. Les deux stars tournent, en 1977, l’Inspecteur Tahar marque le but, à Oran, sous la direction de Kaddour Tahar Zakaria. Un autre chef-d'œuvre inscrit en lettres d’or dans la filmographie algérienne. Le dernier film de l’inspecteur Tahar, le Chat, a été tourné en 1978, trois ans avant sa mort soudaine à Paris alors qu’il n’était âgé que de 41 ans.
Les personnages de l’inspecteur Tahar et de son apprenti ont été adoptés par les Algériens. Comique, corrosif et auteur d’interminables vannes d’humour noir envers l’apprenti, son souffre-douleur, le duo a réussi à porter à l’écran des réalités sociales de l’époque avec brio.
Près d’un demi-siècle depuis sa mort, les films de l’inspecteur Tahar continuent à rassembler la famille algérienne autour de la télévision. K.B
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