Avant-garde de la lutte contre le discours colonial : Les Oulémas, éveilleurs des consciences

La lutte contre révolution ne s’est pas faite seulement par les armes, l’occupant a cherché à altérer le moral des Algériens pour mieux les dominer. une partie de la lutte des Oulémas a consisté à saper le discours colonial pour éveiller les consciences. Cette facette du combat pour la libération a été au cœur ds travaux du colloque international sur la vie et l’œuvre du cheikh Bachir El Ibrahimi, organisé par l’université de Bordj Bou Arréridj qui porte son nom. 

Le conseiller du Président de la République, chargé des archives nationales et du dossier de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, a déclaré que l’association des oulémas musulmans algériens, grace à cheikh Benbadis et après lui, le cheikh Bachir El Ibrahimi, a œuvré à préserver les fondements identitaires du peuple algérien comme l’islam, la langue arabe et le nationalisme, ce qui lui a permis de déjouer le complot des occupants pour assoir leur présence. Ainsi, l’association est restée active pendant que des formations politiques ont disparu, sa stratégie étant basée sur la réforme de la religion, l’éducation des enfants et la presse. Ce qui était nouveau au point de soulever l’ire des occupants qui ont fermé ces structures qui combattaient le discours colonial, pourchassant les enseignants qui ont gardé la flamme de la liberté, de l’identité et de la foi éveillée chez les Algériens depuis leur tendre enfance. Le conseiller dira que les enseignants de l’association des oulémas et les commissaires politiques de l’ALN pesaient aussi lourd dans le combat qu’une section armée, au point qu’ils étaient visés avant celle-ci. Ce choix a même permis à l’association de se prémunir des divisions politiques qui ont marqué le mouvement national, note l’orateur qui a cité la réponse du cheikh el Ibrahimi à Messali El Hadj, président du PPA : «Vous voulez politiser l’éducation alors que nous voulons éduquer la politique.» Même la chanson populaire a fait barrage aux prétentions coloniales. le fait qu’elle soit connue jusqu’à maintenant témoigne de son effet sur les cœurs et les esprits. Les écrits de certains orientalistes qui utilisaient des arguments pseudo scientifiques pour justifier le fait colonial ont été dénoncés par les savants comme le cheikh el Ibrahimi. F. D.