vendredi 15 juillet 2022

Évocation, Abdelkrim Lagoune, le poète des maquis : L’arme de la rime

La poésie populaire a joué un grand rôle non seulement durant la Révolution armée mais aussi durant toute la période coloniale.Cette activité, l’une des principales expressions artistiques des Algériens avant et durant cette période, a d’abord permis de préserver le patrimoine culturel immatériel de notre pays.


Face aux tentatives de déracinement de l’administration coloniale, elle a contribué à la conservation de la langue parlée, qu’elle soit d’expression arabophone ou amazighe.

Les citoyens se ressourçaient dans cette poésie pour maîtriser le verbe populaire. En l’absence de traditions d’écriture des péripéties de la vie quotidienne qui n’étaient pas facilitées par l’œuvre coloniale, elle a servi également à retracer l’histoire de notre pays dans plusieurs domaines.
Que ce soit dans les relations sociales comme le mariage, ou l’activité économique comme l’agriculture ou même pour montrer l’influence religieuse, la poésie a été le témoin de toutes les turbulences que la société algérienne a connues durant ces années.

Il suffit de revenir sur les poèmes de l’époque pour se rendre compte combien cette activité a collé aux préoccupations des Algériens.
Mais c’est surtout par rapport à la colonisation que son apport a été le plus déterminant, consacrant cette noble mission.

En effet, la poésie populaire a accompagné le soulèvement contre l’occupant au point de devenir une arme de combat.

Ses auteurs, de véritables patriotes, ont d’ailleurs joint le geste à la parole, à l’image d’Abdelkrim Lagoune considéré comme le poète des maquis.

Le chahid est né en 1919 dans la daïra de Bordj Ghedir. Commençant dans l’enseignement, ancien disciple de l’imam Benbadis il a appris à maîtriser le verbe pour déclamer son amour de la patrie et sa haine de l’occupant colonial. Il est mort à Kheraissia aux environs d’Alger, l’arme à la main. Dans ses poèmes il parlait de cette Révolution si noble et de ses compagnons valeureux déterminés à offrir ce qu’ils avaient de plus cher, leur vie, pour libérer le pays.

Il se déplaçait sans cesse en opération, ce qui ne l’empêchait pas de composer des poèmes quand la guerre lui accordait un répit, à l’ombre d’un arbre ou près d’un rocher, le regard rivé sur son arme qui était sa principale alliée en plus de ses compagnons, naturellement.

Il a laissé deux recueils de poèmes, Prédictions du matin et Souvenirs et engagements. F. D.

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