Surconsommation de sucre : Ce doux poison

Les Algériens consomment trois fois plus de sucre par rapport aux normes internationales. Le constat est inquiétant chez nous. Les Algériens consomment trois fois plus de sucre et de matières grasses par rapport aux normes internationales, selon une étude du ministère de la Santé. «Le non-respect du dosage dans la fabrication des produits alimentaires est dans leur quasi-totalité à l’origine des maladies chroniques en Algérie, soit le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Les signes d'une consommation trop élevée de sucre sont très semblables à ceux qui sont produits dans les cas d'addiction aux drogues. Cela s'aggrave quand presque tous les aliments sont frelatés avec cette substance, dans l'objectif de recréer cet effet», nous dit le Dr Abid, spécialiste en médecine interne. Il va plus loin, en précisant que «le sucre est un venin pour notre corps. En plus de faire grossir, il a une incidence négative sur d’autres parties du corps. Le sang présent dans notre organisme contient par exemple des éléments très sensibles au sucre.

Cependant, les consommateurs ne sont pas toujours conscients de l’effet négatif que la forte présence de sucre a dans leur corps. Ils pensent uniquement au diabète comme maladie en lien avec ce composant, et s’ils n’en souffrent pas, ils ont tendance à penser qu’ils sortiront indemnes de cette consommation de sucre. Devenir diabétique est l’un des symptômes qui montrent que vous mangez trop de sucre. Mais, avant d’arriver à cet extrême, ce produit provoque une série d’effets secondaires qui rendent vos tâches quotidiennes de plus en plus difficiles.

Nous ne faisons pas souvent le lien, car son ingestion est considérée comme totalement normale», dit le spécialiste. S’il est aujourd’hui au banc des accusés de la mal-alimentation, c’est parce qu’il est à la source d’une catastrophe de santé publique. Obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, certains cancers, on a même évoqué l’Alzheimer, qui serait, en tout ou en partie, la cause de ces maladies qui plombent notre bilan de santé.

La guerre au sucre ajouté dans l’industrie alimentaire

Parce que les spécialistes de la santé se sont attaqués au gras, qu’on accuse de tous les maux, notamment des maladies cardiovasculaires, l’industrie s’est alors mise à produire des aliments allégés, faibles en gras, sans cholestérol.

Mais pour que ces aliments plaisent tout de même aux consommateurs, elle a remplacé le gras par du sucre, qui donne du goût. «À voir le dossier noir du sucre, on se dit aujourd’hui que ces spécialistes se sont trompés de cible. Non pas qu’on puisse manger du gras à qui mieux mieux. Mais à y regarder de près, et en examinant de nombreuses études sur la question, le sucre est aussi venimeux que le gras», nous affirme le Dr Athmani, nutritionniste qui affirme que «si guerre au sucre il y a, c’est contre les sucres ajoutés et souvent cachés. Une quantité importante de sucre est consommée dans des aliments transformés qui ne sont généralement pas considérés comme sucrés.

L’OMS mentionne l’exemple d’une généreuse cuillère à soupe de ketchup, qui contient environ 4 grammes (presque une cuillère à café) de sucres. Une portion individuelle de yogourt aromatisé, de 2 à 3 cuillerées à café. Une canette de soda ou autre boisson sucrée, 10 cuillerées à café. Un jus de fruit industriel, 11 cuillères, pizza, biscottes, biscuits sandwichs… le sucre ajouté se cache dans un large éventail de produits alimentaire», assure notre spécialiste. Un constat qui révèle le déficit accusé par l’Algérie en matière de normes régissant la consommation de sucre dans les produits alimentaires. C’est à peine maintenant que les pouvoirs publics réagissent, en imposant aux producteurs la réduction du taux de sucre ajouté dans les denrées alimentaires. F. L.