mercredi 1 septembre 2010

Demain, Sapiko sera t-il maître de l’instrument linguistique ?

« Qui ne connaît la valeur des mots ne saura connaître les hommes. Lorsque les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté. » Confucius.

Hind Hebiche (*)

On déplore trop souvent chez nos enfants l’indigence de la pensée, la pauvreté et l’imprécision du vocabulaire, ainsi qu’une maladresse indéniable à ordonner un développement. Il faut, pour que l’enfant puisse écrire avec autant d’aisance qu’il parle, que s’opèrent une évolution, une maturation de ses possibilités linguistiques. Il faut qu’il puisse se passer de l’appui des circonstances et de l’éloquence de la mimique pour exprimer ce qu’il fait, ce qu’il pense ou ce qu’il sent ; il faut qu’il soit spontanément enclin à une analyse verbale dépouillée de tous les résidus concrets… lorsqu’il désire exprimer quelque chose, et il faut que d’innombrables thèmes formels, infiniment plastiques, infiniment mouvants et cependant impérieux se pressent à la moindre occasion au seuil de sa conscience et appellent des mots ; il faut que ces mots surgissent spontanément, appelés non point par leur composition ou leur sonorité, mais par leur signification et leur rôle grammatical.

 (*) Directrice des langues CICR

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